sunnyDay
Invité
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Sujet: Qui prendre ? Que faire ? Telle est la question. Mer 11 Nov - 22:07 |
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J'avais des idées en tête, notamment une histoire qui me tenait à coeur. (même si ça peut faire un peu bidon lol) du coup je la poste ici. et je me demandais si vous pensiez que ça pourrait bien s'intégrer sur votre forum qui est magnifique d'ailleurs et aussi si vous aviez des idées d'avatar (si l'histoire vous plait j'en proposerais aussi)
- Spoiler:
Vous ne vous êtes jamais demandé ce qui aurait pu se passer si vos choix avaient été différents ? En l’espace de quelques secondes une vie peut basculer. On perd une partie de notre identité, on évolue, on devient quelqu’un d’autre. Ma meilleure amie a perdu ses parents à huit ans. Une mort violente due à un chauffard qui avait trop bu. Elle était à l’arrière avec son petit frère et c’est avec l’énergie du désespoir qu’elle l’a sorti de la voiture, à peine quelques secondes avant que celle-ci n’explose. Je me souviens encore de ce jour, de l’avoir vu à l’entrée de ma maison en larmes, son petit frère dans les bras. Elle s’était refusée à toute visite dans l’hôpital sans avoir pu auparavant me parler, comme si tout risquait de devenir trop réel pour elle. Sans vraiment comprendre ce qui se passait, je m’étais rapproché d’eux et je les avais enlacés. Ce n’est que bien plus tard, à l’hôpital que je compris ce qui s’était vraiment passé. Une tragédie qui avait détruit une partie de celle que j’aimais comme une sœur. Est-il possible de vraiment comprendre ce que peut provoquer une perte comme celle-ci lorsqu’on ne l’a pas vécue ? Je ne pense pas. J’ai essayé durant bien des années, en vain. Sa tante avait repris le flambeau, aidée par mes parents. Quand à moi, je l’aidais du mieux que je pouvais à combler ce vide pour qu’elle puisse se reconstruire tout en sachant que c’était impossible. Trouver les mots pour rassurer quelqu’un que l’on porte dans son cœur est une tâche des plus douloureuses parce qu’elle nous demande de puiser au fond de nous même, de partager la détresse de l’autre sans demander à être réconforté par la suite. De vrais amis partagent les mêmes fardeaux, les mêmes peines tout en gardant leur identité. Shana était une réelle amie, ce qui m’amène à cette question. Quand est-ce que ma vie a basculée ? Quand est-ce que je suis devenu ce que je suis ?
Je suis né à Elizabethtown dans le Kentucky, non loin de Louisville. On ne fait pas mieux comme coin paumé et pourtant c’est là-bas que j’ai passé les premières années de ma vie, les plus importantes à mes yeux. Né seulement quelques minutes après ma petite voisine, c’est le décor de mon salon et les magnifiques yeux de ma mère qui furent mes premiers souvenirs, mes premiers joyeux. J’ai vécu dans ces familles qui crient tout le temps, rient fort et s’engueulent pour mieux se retrouver. Vous voulez que je vous dise quelque chose ? Durant les huit premières années de ma vie, j’étais le plus heureux des petits garçons. Ma grand-mère m’avait parlé de cette petite cachette dans le grenier où je m’étais fait mon petit coin secret avec ma meilleure amie, ma voisine Shana. Nous étions comme frère et sœur, toujours l’un après l’autre, toujours à se chamailler et à rire de plus belle. Déjà indépendante, je me souviens encore d’elle m’obligeant à faire la princesse « parce que y en a marre que ça soit toujours les mêmes les jouvencelles apeurées ». Elle était mon rayon de soleil, toujours un sourire aux lèvres et un brin de malice dans les yeux. Qu’est-ce qu’on a pu en faire des bêtises. Toujours à grimper partout, à essayer de faire nos intéressants dans une maison où nous étions les rois. Toute ma famille habitait chez moi, même mon arrière grand-mère. Quand à ses parents, ils passaient leur temps chez-nous. Nous n’aurions pu rêver de maison plus vivante. Il y avait toujours quelqu’un pour nous raconter une histoire, nous apprendre quelque chose et nous étions avide d’apprendre. C’était elle l’intrépide, celle qui n’avait peur de rien. Je restais souvent dans son ombre sans trop oser approcher, préférant penser silencieusement pour ne pas la décevoir. Certains hommes de ma famille m’assurait qu’un homme n’avait pas à penser autant, il devait se laisser porter par son instinct, aller au devant des dangers. Je ne le comprenais pas encore, n’ayant aucun danger à affronter si ce n’est le bulldog de mon oncle Marty. Je préférais me laisser emporter par mon imaginaire et suivre Shana dans ses aventures toutes plus rocambolesques les unes que les autres. L’un des plus incroyables fut l’arrivée de son petit frère seulement trois ans après notre naissance. On l’emmenait partout avec nous, on l’embêtait, on le titillait, on l’adorait. Je dois avouer qu’on lui a fait la vie dure, mais il savait qu’on l’aimait. C’était notre poupon à nous, surtout que je n’avais aucun frère et sœur si ce n’est eux. Je ne regrette rien de cette période, de cette découverte de la vie comme peu de personne l’ont vécu dans le monde.
C’est le jour de nos huit ans qu’un premier vrai changement se passa dans nos vies. Qui aurait pu prévoir la mort de ses parents, cette souffrance à laquelle personne ne nous avais préparé. C’est ce jour-là que son petit frère arrêta de rire, de jouer avec nous. Il restait prostré dans son coin, se durcissant de jour en jour. Quand à elle, son sourire était devenu une barrière entre elle et le monde. Tombant trop souvent dans les extrêmes, elle passait de trop prudente à trop téméraire. Je me souviens avoir essayé de l’empêcher de sauter du haut d’une falaise, en vain. La chute aurait pu être mortelle, mais elle avait plongé avec une telle maîtrise qu’elle s’en était sortie. Quand je l’avais revu après, elle en semblait presque déçue. Durant des années je l’ai aidé à se reconstruire, à sourire de nouveau à la vie. Je fus le premier à franchir sa carapace, mais je ne réussi jamais à percer celle de son petit frère qui était devenu quelqu’un d’autre que seule Shana pouvait comprendre. Sa tante avait beau venir régulièrement chez-nous, ce n’était plus la même vie qui animait cette endroit. Je pense que c’est pour ça qu’oncle Marty décida de m’enseigner l’art du basket. Il avait été un bon joueur dans le temps et c’est avec plaisir que j’accueillais cet intérêt et ces moments où je pouvais enfin tout oublier. Il s’avéra que j’étais assez bon, voir même très bon. A l’époque, je m’en fichais. Seule comptait cette euphorie que je ressentais à chaque panier, à chaque sourire de mon oncle me regardant jouer. Quand à Shana, c’est dans la musique qu’elle trouva son bien être et je l’accompagnais du mieux que je pouvais avec mes rudiments de guitare. Sa voix était magnifique, elle portait la marque de ce qu’elle avait vécue et cela ne la rendait que plus belle. Nous grandissions et je commençais à voir autrement mon amie d’enfance, à la voir comme celle qui pourrait partager ma vie un jour. Je ne peux pas dire que c’est la période la plus heureuse de ma vie, mais c’est la première fois que je me sentais devenir un homme. Je reproduirais sûrement mon schéma parental, essayant de donner autant de bonheur à mes enfants qu’on avait pu m’en donner et je ne voyais personne d’autre que Shana capable de me faire sourire toute ma vie. Une flamme s’était éteinte en elle, mais elle était redevenue la femme que j’avais tant aimée, mon rayon de soleil. Toutes ces choses, je les ressentais sans les comprendre. C’est sûrement pour ça que j’ai accepté de renoncé à toute ma vie, de renoncer à cette femme qui partageait ma vie, mes fardeaux. J’avais quinze ans et mon oncle avait fait venir un recruteur d’une grande ville des États-Unis pour me voir jouer. C’est à ce moment-là, ce moment précis que ma vie bascula.
Je suis allé dans ce lycée, dans cette nouvelle ville et tout s’est passé comme dans un rêve. Excellent, je n’ai pas tardé à me faire accepter de tous, même par ceux me traitant de bouseux. N’ayant pas le courage je n’écrivais pas de lettre à Shana, préférant glisser un mot pour elle dans les lettres que j’écrivais à mes parents. Passer de cette petite vie tranquille aux effusions d’une grande ville était une expérience toute nouvelle pour moi. Pour la première fois, je me laissais porter par mon instinct, par le moment présent. Une autre vie s’ouvrait à moi et je la mordais à pleine dents. Mon talent était reconnu et je le consommais de manière quasi excessive. Je ne manquais aucune fête, je me donnais à fond à l’entraînement et je sortais avec la fille la plus belle et la plus populaire du campus tout en flirtant avec d’autres. Où étaient passées mes valeurs, mes règles de vie ? J’écrivais de plus en plus rarement à mes parents et petit à petit je devins comme tous les sportifs populaires de mon lycée, puis de ma fac. C’était comme si ce changement brutal de vie m’avait fait un lavage de cerveau. J’avais changé et ce de manière irrémédiable. Du moins c’est ce que je croyais avant de la revoir. Élève de ma faculté et là tout m’est revenu en mémoire, notre enfance, mes parents, mes racines. Je ne sais que faire. Qui suis-je réellement ? Je suis paumé et je sais qu’elle seule peut m’y faire voir plus clair, mais pour ça il faudrait que j’accepte de briser ma carapace, celle dans laquelle je me suis installé depuis des années maintenant. Je ne suis plus le même, je ne suis plus moi. J’aime ma petite amie, même si je flirte avec d’autres, j’aime ma vie. J’aime me sentir transporté par la foule quand je joue au basket, comme quand oncle Marty me souriait petit. Je suis le mec adossé à un mur entrain de reconsidérer toute sa vie tout en embrassant sa magnifique petite amie.
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sunnyDay
Invité
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Sujet: Re: Qui prendre ? Que faire ? Telle est la question. Mer 11 Nov - 22:08 |
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l'histoire peut bien sûr évoluer, je ne suis pas à cheval sur les détails, etc.
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sunnyDay
Invité
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Sujet: Re: Qui prendre ? Que faire ? Telle est la question. Mer 11 Nov - 22:11 |
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ah oui et là c'est sous forme de témoignage, mais j'écris à la troisième personne normalement
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Sujet: Re: Qui prendre ? Que faire ? Telle est la question. |
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